Le réalisateur imagine un dialogue possible entre des danseur.ses de K.R.U.M.P. et cette musique baroque. Le K.R.U.M.P. est une danse contestataire, qui prend naissance dans les ghettos de Los Angeles dans les années 2000. Pour Clément Cogitore, inviter la chorégraphe Bintou Dembélé, qui travaille à partir des street dances, mais aussi sur le fait colonial et le corps racialisé, est une évidence. Ils conçoivent ensemble ce film, où la danse tellurique et percussive, se marie divinement bien avec la musique de l’opéra-ballet.
Le succès du film est immédiat et viral. Stéphane Lissner, directeur de l’Opéra de Paris propose à Clément Cogitore de mettre en scène l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau sur la scène de l’Opéra Bastille pour ouvrir la saison 2019-2020, une première qui célèbre alors les 350 ans de l’Opéra national de Paris et les 30 ans de l’Opéra Bastille. Bintou Dembélé dirige la chorégraphie, le chef d’orchestre argentin Leonardo García Alarcón, figure de la musique baroque, quant à lui, dirige l’ensemble musical.
À ce moment de sa démarche artistique, Bintou Dembélé met au cœur de son travail l’espace du cercle, la mise en corps du son et de la voix, notamment grâce aux outils numériques. Travailler sur l’opéra-ballet lui ouvre une nouvelle possibilité de démultiplier le rapport danse, musique et voix. Pour le prologue et les quatre entrées que compose l’opéra-ballet, la chorégraphe imagine d’associer au K.R.U.M.P., un grand nombre d’esthétiques : Voguing, Hip-Hop expérimental, Waacking, Electro, B-Boying, Popping et le fameux Flexing, forme encore méconnue en France, où le danseur performe sur les pointes de ses baskets.